1. A quoi sert un syndicat ?
2. Rompre l’isolement
3. S’organiser
4. Agir collectivement
5. Construire un rapport de force
6. A quoi sert la cotisation ?
7. Le lien entre syndicalisation et conditions de vie
8. Se syndiquer... mais pas n'importe où !
Un sentiment général d'aversion à l'égard des syndicats hante la société française depuis la fin des années 1970. Cette désertion du terrain syndical s'accompagne indissociablement d'une dégradation des conditions de travail et de vie. Il y a urgence à renouer avec des syndicats de transformation sociale.
La liberté syndicale a été reconnue en France par la loi dite Waldeck-Rousseau de 1884. Le droit d’adhérer à un syndicat et de défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale a ensuite été réaffirmé dans le préambule de la Constitution de 1946 auquel se réfère le préambule de la Constitution de 1958 actuellement en vigueur. Il s’agit donc d’un droit fondamental.
A quoi sert un syndicat ?
Un syndicat est une association de personnes dont l’objectif est la défense d’intérêts professionnels communs. Il a pour objet exclusif l’étude et la défense des droits, ainsi que des intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels des personnes visées par ses statuts.
Un syndicat de salariéEs est une organisation composée uniquement de salariéEs. Il vise donc non seulement à défendre individuellement les salariéEs, mais surtout à défendre nos droits et intérêts touTEs ensemble, collectivement, afin d’avoir plus de poids.
Cette défense des droits et des intérêts des salariéEs s’exerce sur plusieurs plans, selon diverses modalités, par un travail quotidien.
Informer
Les syndicats de salariéEs assurent d’abord un rôle de communication important au sein de l’entreprise : en transmettant aux salariéEs les informations obtenues notamment lors des réunions des divers organes paritaires, ou encore en les informant sur leurs droits individuels. Pour ce faire, les syndicats d’une part produisent, diffusent et affichent tracts, communiqués et autres bulletins, et d’autre part assurent des permanences pour répondre aux questions des salariéEs.
Former
Les syndicats de salariéEs organisent des stages de formation, de tous niveaux, tout au long de l’année, à destination non seulement des adhérentEs du syndicat, mais également de l’ensemble des salariéEs, afin que chacunE dispose des connaissances nécessaires pour exercer ses droits.
Représenter
UnE syndicaliste au sein de l’entreprise peut être unE simple salariéE adhérentE d’un syndicat. Mais il ou elle peut également disposer de mandats précis, pour l’exercice desquels il ou elle dispose d’un crédit d’heures de délégation. Selon le mandat, il ou elle peut porter la parole du syndicat au sein de l’entreprise : c’est le rôle du délégué syndical, désigné par le syndicat ; il ou elle peut également porter la parole des salariéEs : c’est le rôle du représentant du personnel, élu lors des élections professionnelles. Les représentantEs du personnel sont chargéEs entre autres des réclamations individuelles et collectives des salariéEs, mais ils ou elles ne peuvent pas négocier avec l’employeur, à la différence des délégués syndicaux. Ils ou elles participent au Comité Social et Economique (CSE) de l’entreprise qui se réunit au moins une fois par mois avec la direction de l’entreprise. Il y est régulièrement recueilli par l’employeur leurs avis sur des questions économiques, de santé et conditions de travail ou de stratégie de l’entreprise. Pour ce faire, ils ou elles ont la possibilité de recourir à un expert extérieur.
Enquêter, Alerter
Les syndicats de salariéEs sont amenés le cas échéant à mener des « enquêtes » lorsque les conditions de travail dans l’entreprise laissent à penser que les dispositions légales ou conventionnelles ne sont pas respectées par l’employeur. De même, ils se chargent d’alerter l’employeur lorsqu’ils constatent des dangers par le fait ou à l’occasion du travail, ou des manquements dans l’application du droit du travail. Afin de légitimer leurs actions, ils sont en lien régulier avec l’inspection du travail et la médecine du travail.
Soutenir, Défendre
Dans les cas de conflits individuels entre l’employeur et unE salariéE, les syndicats de salariéEs peuvent accompagner le ou la salariéE à des entretiens, défendre ses intérêts auprès des instances hiérarchiques, éventuellement faire lever une sanction. Pour la défense de cas collectifs, que ce soit un groupe de salariéEs ou l’ensemble des salariéEs, le syndicat permet de mener des actions efficaces et organisées, et d’intervenir auprès de l’employeur ou de l’Etat.
Ester en justice
Les syndicats, en tant que personne morale, peuvent porter des litiges devant la justice compétente, que ce soit pour défendre les droits et les intérêts d’unE salariéE individuellement ou de touTEs collectivement. Une commission de juristes au sein des syndicats se charge d’étudier et de traiter les dossiers.
Revendiquer
En lien avec les salariéEs, les syndicats de salariéEs élaborent et portent des cahiers de revendications afin d’améliorer la qualité de l’entreprise, les conditions de travail, de rémunération, etc., d’obtenir de nouveaux droits et de défendre ceux déjà acquis. Pour ce faire, les syndiquéEs débattent, décident et interviennent auprès de l’employeur, d’une localité ou de l’Etat, au niveau de l’entreprise, de la branche professionnelle ou au plan interprofessionnel.
Négocier
Les syndicats sont aussi des acteurs du dialogue entre l’État, les employeurs et les salariéEs. Les syndicats reconnus comme représentatifs dans leur secteur d’activité peuvent en effet signer avec l’État ou le patronat des conventions collectives qui règlent les conditions de travail pour l’ensemble des salariéEs. A travers la négociation, les syndicats défendent les droits et les intérêts de leurs adhérentEs. Il existe différents niveaux de négociation : accords nationaux interprofessionnels ou de branche d’activité, accords au niveau de l’entreprise ou d’un regroupement de petits établissements.
Rompre l’isolement
Se syndiquer, c’est d’abord rompre l’isolement. Dans de nombreux métiers, les salariéEs sont seulEs durant leur journée de service. Les contacts avec les collègues sont rares et/ou brefs. Ces conditions ne facilitent pas les échanges. La plupart des salariéEs vivent leur travail dans la solitude ; ce qui a, soit dit en passant, des effets non négligeables, plus ou moins conscients, sur la santé psychologique à long terme.
En adhérant à un syndicat, on rejoint une équipe, un collectif d’amiEs. On construit des solidarités en toute confiance avec des collègues sur qui on est certain de pouvoir compter. Par des réunions régulières et/ou des échanges à distance entre les membres, le syndicat permet de partager sa vie de travail avec des collègues qui vivent sensiblement la même chose. La vie de labeur s’en trouve largement plus supportable sur le long terme.
Les employeurs sont syndiqués, organisés, unis, par le biais de syndicats ou organisations patronales (par exemple le MEDEF, ou l’UTP dans la branche ferroviaire). Ils ont compris que s’unir est le moyen le plus efficace pour défendre leurs intérêts. Car dans une société capitaliste, le travail est un rapport social dans lequel l’employeur achète la force de travail des salariés pour accumuler des profits. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour optimiser au maximum l’exploitation de la force de travail : ses intérêts visent à réduire au maximum les « coûts » générés par la force de travail (salaires, conditions de travail, etc.), d’augmenter au maximum la « productivité » (que le ou la salariéE produise le plus possible en un minimum de temps), afin d’augmenter au maximum son taux de profit. Régulièrement, les salariéEs sont pousséEs à dépasser le cadre légal du droit du travail, mettant leur vie ou leur santé physique ou morale en danger, rognant sur leur temps libre, pour satisfaire les exigences capitalistes de l’employeur.
Dans ce contexte, les salariéEs isoléEs sont des « proies faciles » pour servir les intérêts de l’employeur. Isolé, on est beaucoup plus servile, malléable, et donc abusé. RegroupéEs, soudéEs, uniEs au sein d’un syndicat, les salariéEs peuvent beaucoup plus facilement et efficacement refuser les abus, défendre leurs intérêts que sont la santé, la sécurité, de bonnes conditions de travail, de bonnes rémunérations, etc. Ce n’est pas un hasard si les employeurs n’apprécient pas les syndicats : les intérêts des premiers sont diamétralement opposés à ceux des seconds.
Se syndiquer, c’est se donner tous les moyens d’être défendu au mieux en cas de litige avec l’employeur. Pour la défense de cas individuels, être syndiqué permet d’avoir le soutien matériel et moral des autres membres de l’organisation syndicale. Avec le soutien collectif des membres du syndicat, unE salariéE syndiquéE se sort toujours mieux de situations compliquées qu’unE salariéE isoléE.
Par ailleurs, faire partie d'un syndicat offre une protection collective. En tant que personne morale, le syndicat peut prendre la responsabilité en lieu et place des personnes physiques qui composent le syndicat. Cette faculté permet au ou à la salariéE syndiquéE de ne pas subir seulE un affrontement avec l’employeur, comme sont contraintEs de le faire les salariéEs isoléEs, ce qui peut nuire aux relations ultérieures et aux éventuelles perspectives d’évolution dans l’entreprise. En cas de conflit, c’est le syndicat qui prend la charge de régler le conflit via ses représentantEs.
S’organiser
Se syndiquer, c’est rejoindre une « organisation » syndicale : c’est s’organiser. Les syndicats de salariéEs sont généralement organisés de la manière suivante :
- Au niveau de l’entreprise, le syndicat s’organise en « section syndicale ». Il s’agit de la cellule de base du syndicat, la plus proche du terrain et des réalités concrètes. La section syndicale est locale dans une entreprise locale ou nationale dans une entreprise nationale (par exemple SUD-Rail Captrain, ou SUD-Rail SNCF, etc.) ;
- Au niveau local, le syndicat s’organise en instance de proximité au niveau d’une ville ou d’un arrondissement, et en instance départementale et régionale, notamment à travers l’« union » syndicale (par exemple SUD-Rail Marseille, ou SUD-Rail PACA, etc.) ;
- Au niveau national, la « fédération » syndicale regroupe l’ensemble des instances syndicales de la branche professionnelle (par exemple, la fédération SUD-Rail qui regroupe toutes les instances syndicales SUD de la branche ferroviaire, ou SUD-Santé celles de la branche des services de santé, etc.) ;
- Au niveau national encore, la « confédération » syndicale regroupe l’ensemble des fédérations professionnelles (par exemple l’Union syndicale Solidaires regroupe SUD-Rail, SUD-Santé, SUD-Télécom, etc.).
TouTEs les membres de ces différentes instances sont éluEs, que ce soit au sein des instances par les adhérentEs, ou sur la base des résultats des élections professionnelles en entreprise. Les syndicats de salariéEs assurent donc la défense collective et individuelle des intérêts des salariéEs, aussi bien à l’échelle de l’entreprise, qu’au niveau national au sein du secteur professionnel et au niveau de la classe salariée interprofessionnelle.
Se syndiquer, c’est donc prendre sa place au sein d’une structure, se mettre en lien avec les membres de sa section, discuter, débattre, décider pour agir d’un seul corps de manière concertée et coordonnée. Cette organisation permet l’efficacité dans la durée, afin d’agir de façon raisonnée selon un principe démocratique.
Agir collectivement
Se syndiquer, c’est s’organiser pour agir collectivement. Parce que seul, on ne peut pas faire grand-chose, « l’union fait la force ». Le syndicat fait nombre. Plus il compte d’adhérentEs, plus il est puissant : plus il peut agir pour défendre les droits et les intérêts des salariéEs.
Les membres d’un syndicat de salariéEs agissent sur l’ensemble des missions du syndicat énoncées plus haut : être constamment vigilant sur les conditions de travail, être proche de ses collègues de travail et soucieux de leur bien-être, faire remonter au syndicat les réalités du terrain, produire des communications, former ou se former pour connaître la réglementation, alimenter les instances de représentation du personnel, assister ses collègues en cas de besoin, proposer des améliorations des conditions de travail, donner son avis lors des négociations d’accords.
Chaque adhérentE fournit l’investissement qu’il ou elle souhaite : la plupart du temps, dépourvuE de mandat, il ou elle peut se contenter de simplement donner son avis lors des prises de décisions, ou même se contenter de seulement recevoir les informations et les échanges. Mais lors d’actions collectives, touTEs les syndiquéEs se mobilisent, ce qui fait du syndicat un outil redoutable (et redouté par le patronat).
En cas de conflit avec l’employeur ou les pouvoirs publics, les syndicats peuvent engager toutes sortes d’actions de protestation : grèves, manifestations, pétitions, etc. C’est toujours le nombre de participantEs qui détermine l’issue favorable ou non du conflit.
Les acquis sociaux dont la société française peut jouir encore aujourd’hui (les congés payés n’existent que depuis les « grèves joyeuses » de 1936 !) sont le fruit de l’histoire du mouvement ouvrier qui, par ses syndicats, n’a cessé de mener des luttes, d’agir collectivement.
Construire un rapport de force
Se syndiquer, c’est permettre de se compter, d’évaluer le rapport de force pour déterminer la nature des actions à mener pour défendre ses intérêts et faire aboutir ses revendications.
Bon nombre de salariéEs pensent inutile de se syndiquer, puisque rien ne les empêche de participer aux actions collectives. Pourtant, comment décider d’une action collective autrement qu’en mesurant les forces certaines dont on dispose ?
Les salariéEs isoléEs se disant plein de bonne volonté pour défendre leurs intérêts ne permettent pas de garantir a priori la réussite d’une action, puisque par définition, on ne peut savoir s’ils participeront. Littéralement, on ne peut par anticipation « compter » sur elles ou eux. Les syndiquéEs, au contraire, du fait de leur adhésion, sont une confiance dans l’engagement : on sait que l’on peut compter sur elles ou eux. Une entreprise qui compte très peu de syndiquéEs est une entreprise sans histoire syndicale, où peu de choses seront gagnées par les salariéEs, parce que très peu d’actions pourront être tentées.
Se syndiquer, c’est s’engager à construire un rapport de force sur le long terme, par le nombre, de manière à peser sur la vie de l’entreprise, ce lieu où l’on passe près d’un quart de notre temps de vie hebdomadaire à produire l’intégralité de ses richesses, et où l’on a par conséquent notre mot à dire. En règle générale, seul un rapport de force peut faire plier un employeur qui, sans cela, n’a aucune raison d’être complaisant.
A quoi sert la cotisation ?
Se syndiquer, c'est adhérer à un syndicat. On adhère à un syndicat lorsqu'on s'engage à lui verser une cotisation mensuelle. Cette cotisation d'une part ouvre droit à un certain nombre de droits, et d'autre part permet le fonctionnement matériel du syndicat.
Elle permet également d’établir la confiance en la structure au sens où elle empêche n’importe qui de s’immiscer dans le syndicat pour lui nuire volontairement, tenter de le faire « exploser », avant de repartir. Verser de l’argent, c’est assurer les autres membres de son engagement.
- Adhérer par le versement d’une cotisation, c'est se donner la possibilité de prendre part aux décisions du syndicat : dire son mot lors de la production des communications, avant les réunions du CSE, avant les réunions de négociations d’accords qui vont déterminer les droits, les salaires, les conditions de travail dans l’entreprise, lors de la définition des revendications, lors des débats stratégiques, etc. C’est en somme avoir le droit de prendre part aux orientations du syndicat.
- La cotisation donne accès à bon nombre d’informations du syndicat : elle permet d’être mieux informé qu’unE salariéE isoléE.
- Elle donne droit gratuitement aux formations organisées par le syndicat, que l’on ait un mandat ou non.
- Elle donne droit de briguer un mandat au nom du syndicat.
- Elle donne droit à la compensation financière d’une partie du salaire perdu lors de grèves.
- Elle permet que les frais d’avocat en cas de procédure judicaire soient pris en charge par le syndicat et non par le ou la syndiquéE qui fait valoir ses droits (valable à partir de 6 mois d'adhésion).
- Elle donne droit d’accès au local du syndicat.
- Elle permet d’imprimer gratuitement des tracts au local du syndicat.
- Elle permet de financer les actions entreprises par le syndicat.
La cotisation syndicale versée par le ou la syndiquéE matérialise son appartenance au syndicat et constitue un élément vital au financement de l’activité de tout le syndicat, de la section qui mène son action dans l’entreprise jusqu’à la confédération. Elle garantit l’indépendance du syndicat à l’égard du patronat et des pouvoirs publics.
La cotisation est déductible des impôts à hauteur de 66% et chaque syndiquéE reçoit un reçu de déclaration fiscale. Pour une cotisation mensuelle de 9 euros par exemple, 5,94 euros sont remboursés par l’administration fiscale. Autrement dit, sur 108 euros versés dans l’année, 71,28 euros sont remboursés.
Le lien entre syndicalisation et conditions de vie
Il y a un lien inhérent entre taux de syndicalisation et politiques sociales dans un même pays. Plus les salariéEs se syndiquent, c’est-à-dire s’organisent et agissent pour défendre leurs intérêts dans le sens d’une amélioration de leurs conditions de travail, plus les conditions de vie générales du pays s’améliorent.
La France est un exemple assez frappant à cet égard. Avec un taux de syndicalisation important en sortie immédiate de la Seconde Guerre mondiale (plus de 30% des travailleuses et travailleurs sont syndiquéEs en 1946), la classe ouvrière obtient par exemple en 6 mois un colossal système général de sécurité sociale complètement géré par les salariéEs. Santé et sécurité du bien-être face aux accidents de la vie, la maladie ou la vieillesse, sont dès lors garanties pour l’ensemble de la population. A partir de la fin des années 1970, le repli individuel, le sacre idéologique de « l’individu-roi », qui va de pair avec l’abandon progressif de la vie collective, des luttes collectives et donc des organisations syndicales dans le monde du travail (environ 11% des travailleuses et travailleurs sont syndiquéEs en 1985), laissent un espace inespéré à une offensive patronale historique, générant un régime nouveau de capitalisme connu sous le nom de néolibéralisme. A cette nouvelle phase du capitalisme sont attachés notamment la désindustrialisation, les délocalisations, la financiarisation, les privatisations (la destruction des services publics), et donc le chômage de masse, l’augmentation des inégalités, du taux de pauvreté, de la misère sociale, etc.
Sources : Séries longues, DARES, octobre 2018.
L’une des principales causes de mauvaises conditions de vie dans un pays tient notamment aux inégalités sociales, à un écart de salaires exponentiel entre les revenus les plus hauts et ceux les plus bas – pour la simple et bonne raison que, l’argent étant limité, pour faire des hauts revenus il faut prendre aux autres et donc fabriquer des bas revenus. Or les luttes syndicales contribuent pour l’essentiel à résorber un tel écart, en maintenant un plafond raisonnable des hauts revenus de manière à maintenir un plancher raisonnable des bas revenus. De ce point de vue, l’exemple des États-Unis est particulièrement frappant.
Se syndiquer, c’est donc avant tout s’engager dans la lutte des classes. En tant que salariéE, c’est choisir de s’unir au camp des travailleuses et travailleurs en vue d’œuvrer, à sa petite échelle, à l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de notre classe sociale. C’est s’organiser pour défendre nos droits conquis de hautes luttes dans l’histoire et en conquérir d’autres pour l’avenir, dans l’intérêt d’une vie meilleure pour nous et pour nos enfants.
Se syndiquer... mais pas n'importe où !
Il existe toutes sortes d’organisations syndicales. On peut grossièrement en distinguer trois types.
Les syndicats patronaux d’abord, composés des employeurs, s’organisent pour défendre leurs intérêts capitalistes. Ils sont peu nombreux, peu diversifiés, et comptent énormément d’adhérentEs.
Les syndicats de salariéEs, pour leur part, sont multiples et peuvent grossièrement être distingués en deux types. Les syndicats réformistes, d’un côté, prompts à servir les intérêts patronaux en acceptant la dégradation des droits et conditions de travail des salariéEs, s’attachent à préserver le modèle capitaliste en le maintenant simplement à la limite du supportable : comme le patronat, ils s’attachent à adapter l’être humain à la « norme » économique.
Les syndicats de transformation sociale, de l’autre côté, sont déterminés à œuvrer autant que faire se peut pour transformer les fondements même de la société dans ses rapports de production. Santé, sécurité, bonnes conditions de travail, temps de loisirs et de repos, démocratie dans l’entreprise, bien-être au travail, sont les critères sine qua none : à l’inverse, ils s’attachent à adapter la « norme » économique à l’être humain.
SUD-Rail est un syndicat de transformation sociale. Il se distingue par son fonctionnement démocratique (ce sont les adhérentEs qui font le syndicat), qui résiste à la formation d’une éventuelle bureaucratie en son sein, et ses valeurs profondes de lutte pour un monde écologiste, contre les discriminations, pour l’égalité des droits – le féminisme, l’antiracisme, l'antifascisme, l’antihomophobie, l’intégration des personnes handicapées, etc. – fondées sur un combat global contre la domination capitaliste et la toute-puissance du patronat, animé par un idéal de reconnaissance du pouvoir des producteurs, à savoir les salariéEs du rail, qu’il s’agit d’auto-émanciper.
Il va sans dire que faire le choix de rejoindre SUD-Rail, c’est avant tout faire le choix du partage de ces valeurs.
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* Article modifié le 01/01/2021 : Suite au changement de nom de l'entreprise au 01/01/2021, les occurrences de "SUD-Rail VFLI" ont été remplacées par "SUD-Rail Captrain".