1. Définition
2. Disponibilité des postes
3. Candidature à un poste
4. Aides à la prise de décision
5. Prime de mobilité
6. Maintien des EVS : prime différentielle
7. Aides à la recherche d’un logement
8. Prise en charge du déménagement
9. Prise en charge de la double résidence
10. Prime en cas de perte d’emploi du ou de la conjointE ou partenaire PACS
11. Aides en sortie de formation initiale
12. Aides pour les mobilités entre 50 et 100 km
Depuis le 1er janvier 2022, un nouvel accord d’entreprise est entré en vigueur chez Captrain France. Il concerne l’accompagnement à la mobilité géographique. Dans un monde ferroviaire soumis à la concurrence forcée, et donc à la précarité des contrats, la mobilité toute France imposée est une conséquence vouée à s’accroître, avec toutes les contraintes qu’elle implique sur la vie des salariéEs concernéEs. Cet accord apporte quelques garanties sociales pour faire face à ces situations.
SUD-Rail a bien conscience que la mobilité est avant tout une contrainte, un changement de vie bien souvent subi, surtout lorsqu’elle est imposée par un « marché » du secteur ferroviaire férocement concurrentiel et toujours plus vorace, qui conduit à traiter les travailleurs/euses du rail comme des « ressources humaines » complètement malléables, qu’on déplace aux quatre coins du pays au gré des intérêts de l’entreprise, au gré des contrats gagnés ou perdus, et au détriment des vies humaines. C’est la structure même du secteur ferroviaire fondé sur l’ouverture à la concurrence qu’il faut remettre en cause.
Mais devant le fait accompli d’un recrutement « toute France » imposé chez Captrain France, et auquel la direction ne souhaite pas renoncer, SUD-Rail a cherché au moins à obtenir un ensemble de garanties sociales qui n’existaient pas dans l’entreprise et qui permettront de compenser les contraintes vécues par les salariéEs en mobilité. Si toutes n’ont pas été obtenues, des garanties suffisamment importantes l’ont été. C’est pourquoi les adhérentEs de SUD-Rail Captrain ont fait le choix de signer cet accord.
Définition
Ouvert à l’ensemble des salariéEs de l’entreprise, cet accord garantit un certain nombre de droits pour les salariéEs qui font l’objet d’une mobilité géographique interne, c’est-à-dire d’un changement du lieu d’affectation d’au moins 100 km, au sein de l’entreprise ; que cette mobilité soit imposée par l’entreprise (fin de contrat, fin de trafic, fermeture de site, reclassement, etc.) ou souhaitée et demandée par le ou la salariéE ; et que cette mutation donne lieu à un déménagement ou non.
Cet accord ne concerne pas les situations temporaires liées à des déplacements, et garantit des droits différents pour les situations d’affectation à l’issue du parcours de formation initiale ou de mobilités de plus de 50 km restant inférieures à 100 km.
Disponibilité des postes
Afin de veiller à l’application des principes d’égalité de traitement et de non-discrimination, les postes vacants ou dont la création est actée sont portés en toute transparence à la connaissance des salariéEs sur le site internet de Captrain France et communiqués dans le cadre des bulletins de mobilité mensuels annexés aux bulletins de paie.
Les mesures d’accompagnement à la mobilité sont de droit aussi bien pour les postes disponibles que pour ceux qui ne le sont pas à la date de la demande mais le deviennent plus tard.
Candidature à un poste
Dans le cadre d’une mobilité souhaitée, le ou la salariéE adresse une candidature par mail, avec CV à jour et lettre de motivation, à : mobilite@captrain.fr . Il ou elle reçoit un accusé de réception dans un délai maximum de 10 jours. Une réponse est apportée par écrit au plus tard 3 mois après la candidature.
Ce délai n’est pas applicable dans les cas de candidatures spontanées, c’est-à-dire en l’absence de disponibilité du poste souhaité à la date de candidature.
Aides à la prise de décision
Toute candidature faisant l’objet d’un entretien sur le site de mobilité envisagé donne droit à une visite du site. Le temps consacré à l’entretien et à la visite est considéré comme du temps de travail effectif. Les frais sont pris en charge par l’entreprise (note de frais).
Pour les candidatures sur un poste disponible, en plus de la visite du site, un stage de découverte peut être mis en place, dont les modalités sont fixées par le futur responsable du ou de la salariéE et son responsable à date. La durée de ce stage, considéré comme du temps de travail effectif, est de 1 jour, hors temps de trajet.
Prime de mobilité
Toute mobilité géographique donnant lieu à un changement du lieu d’affectation d’au moins 100 km, au sein de l’entreprise, exceptée celle pour motif disciplinaire, donne droit au versement d’une prime de mobilité.
Cette prime de mobilité est versée en 2 fois :
- 50% de la prime sont versés à l’issue des 3 premiers mois faisant suite à la prise de poste effective, sous réserve que le ou la salariéE soit toujours en poste ;
- Le reste de la prime est versé à l’issue des 6 premiers mois faisant suite à la prise de poste effective, sous réserve que le ou la salariéE soit toujours en poste.
Pour les salariéEs dont la mobilité géographique correspond à une promotion avec période probatoire, le versement se fait en une fois à l’issue de la période probatoire, sous réserve de sa validation.
Cette prime de mobilité n’est pas due :
- Si le nouveau lieu de travail du ou de la salariéE est plus proche de son domicile que l’ancien ;
- Si le ou la salariéE a déjà perçu une prime de mobilité au cours des deux années précédentes ;
Cette prime est « bonifiée » pour toute nouvelle mobilité dans un délai supérieur à 2 ans et inférieur à 4 ans.
Les durées sont appréciées par référence aux dates de prise de poste précisées par voie d’avenant ou par courrier d’affectation.
Les montants de la prime de mobilité varient selon le département vers lequel s’exerce la mobilité, et selon la bonification ou non :
Maintien des EVS : prime différentielle
Pour toutE salariéE présentE depuis au moins deux ans sur un même site ou lieu de travail, faisant l’objet d’une mobilité (sauf promotion ou motif disciplinaire), il sera tenu compte de la moyenne des éléments variables de salaire (EVS) en lien direct avec son organisation du temps de travail, hors aléas, perçus au titre des 12 derniers mois précédant sa mobilité. Ainsi, si cette moyenne mensuelle est supérieure à la moyenne de ces mêmes EVS post mobilité, la différence est versée au ou à la salariéE sous forme de prime différentielle, sur une période maximale de 6 mois, et sous réserve que le ou la salariéE soit toujours en poste au moment du versement.
Les EVS pris en compte sont les indemnités d’astreinte, les indemnités de nuit, les primes de dimanche, les primes de RHR, les primes 3X8, les primes visites techniques, les primes AATTX et les primes de déplacement (à l’exception des frais).
Cette prime différentielle, après calcul par comparaison à l’issue du troisième et du sixième mois post mobilité, est versée, le cas échéant, les 5ème, 6ème, 7ème, 8ème, 9ème et 10ème mois post mobilité. Elle est proratisée en cas d’absence non constitutive d’un temps de travail effectif.
Aides à la recherche d’un logement
Pour la recherche d’un nouveau logement, le cas échéant, les dispositifs Action Logement et Via Humanis sont maintenus : prise en charge gratuite de la recherche de logement, financement des frais d’agence par un prêt à 1%, financement du dépôt de garantie par un prêt à taux 0, prise en charge gratuite d’une recherche de crédit par un service de courtage, etc.
En supplément, le ou la salariéE souhaitant déménager pourra bénéficier d’un voyage de reconnaissance pour effectuer les démarches nécessaires à son déménagement. Ce voyage de reconnaissance, d’une durée d’un jour, est organisé une fois la mobilité actée par voie d’avenant ou par courrier d’affectation, dans un délai d’un mois et planifié conjointement avec le supérieur hiérarchique. Il donne lieu à maintien de salaire et les frais (repas, couchage et trajet) sont pris en charge par l’entreprise (note de frais).
Prise en charge du déménagement
En cas de déménagement, le ou la salariéE a deux possibilités qui s’ouvrent :
- Soit, il ou elle fait appel à une société spécialisée, auquel cas la prise en charge des frais par l’entreprise est plafonnée à 1800 euros si aucun enfant à charge, et à 2800 euros si au moins un enfant à charge. Le remboursement sur note de frais s’effectue au moins onéreux de 3 devis et après présentation d’une facture acquittée.
- Soit, il ou elle ne fait pas appel à une société spécialisée, auquel cas la prise en charge des frais par l’entreprise (véhicule de location, cartons, etc.) est plafonnée à 900 euros si aucun enfant à charge, et à 1450 euros si au moins un enfant à charge. Le remboursement sur note de frais s’effectue sur présentation des justificatifs.
Dans les deux cas, cette prise en charge se cumule avec celle des frais de type essence, péages, billets de train et repas exposés par le ou la salariéE, son ou sa conjointE ou partenaire PACS et ses enfants, lors du déménagement, sur présentation des justificatifs. Un seul trajet donnera lieu à cette prise en charge.
Pour être pris en charge par l’entreprise, le déménagement doit :
- Être effectif une fois la mobilité actée par voie d’avenant ou par courrier d’affectation et au plus tard dans les 6 mois qui suivent la date de prise de poste effective ;
- Entraîner un rapprochement du salarié par rapport à son nouveau lieu de travail.
L’ensemble de ces frais ne peut être pris en charge par l’entreprise que si la distance séparant l’ancien logement du nouveau lieu de travail est au moins de 50 km et entraîne un temps de trajet aller ou retour au moins égal à 1h30.
Enfin, le ou la salariéE en mobilité qui déménage bénéficie d’une journée rémunérée pour déménagement, sur justificatif.
Prise en charge de la double résidence
Dans le cadre d’une mobilité, unE salariéE peut être amenéE à exposer des frais de double résidence, qu’ils soient temporaires ou non. Les frais de double résidence désignent les dépenses supplémentaires d’hébergement et de repas, effectivement supportées par unE salariéE qui se trouve dans la nécessité de résider pour des raisons professionnelles dans un lieu distinct de son domicile habituel. La double résidence doit donc être justifiée par l’impossibilité de maintenir une seule résidence.
Ainsi, toutE salariéE en mobilité qui serait amenéE à exposer des frais de double résidence verra, hors période éventuelle de suspension de son contrat de travail, ses frais de repas et de couchage pris en charge forfaitairement suivant les barèmes en vigueur dans l’entreprise. Cette prise en charge s’effectuera sur une durée maximum de 2 mois à compter de la prise de poste effective.
En cas de déplacement pendant cette période, la prise en charge des frais s’effectuera dans le respect de la réglementation avec la mise en œuvre notamment de l’indemnité de garde de chambre.
Prime en cas de perte d’emploi du ou de la conjointE ou partenaire PACS
Si la mobilité du ou de la salariéE génère une perte d’emploi en CDI de son ou sa conjointE ou partenaire PACS, alors le ou la salariéE sera éligible au versement d’une prime correspondant à un mois de son salaire de base brut. Le salaire de base pris en compte est celui à la date où est actée sa mobilité.
Cette prime est versée sous réserve que le ou la conjointE ou partenaire PACS démissionne de ses fonctions avec prise d’effet à compter de la date envisagée de mobilité ou, au plus tard, dans un délai de 2 mois. Le versement de cette prime est subordonné à la présentation des justificatifs suivants : attestation pôle emploi et certificat de travail.
Le versement s’effectue à l’issue du 3ème mois de la prise de poste effective sous réserve que le ou la salariéE soit toujours présentE sur son nouveau poste.
Aides en sortie de formation initiale
Les salariéEs en sortie de formation initiale sont éligibles aux dispositifs Action Logement et Via Humanis et, pour celles et ceux forméEs aux métiers RFN (OSS, CME et CDL), ont droit, si leur affectation est de nature à générer un déménagement du fait que leur domicile au jour de la notification de leur affectation est à une distance d’au moins 100 km de leur lieu d’affectation, aux indemnités de déplacement forfaitaires en vigueur dans l’entreprise, pendant une durée maximale d’un mois, en plus de toutes les mesures prévues de prise en charge du déménagement.
Les salariéEs présentEs depuis au moins 3 ans sur le même site ou lieu de travail, qui dans le cadre d’une promotion professionnelle intègrent une formation initiale d’OSS, de CME ou de CDL, bénéficieront durant leur formation, hors période d’habilitation, d’une prime différentielle mensuelle égale, pour un mois entier de présence en formation, à la moyenne des EVS en lien direct avec l’organisation du temps de travail, hors aléas, perçus au titre des 12 mois précédant l’entrée en formation. Le montant de cette prime est proratisé en cas d’absence non constitutive d’un temps de travail effectif.
Les EVS pris en compte sont les indemnités d’astreinte, les indemnités de nuit, les primes de dimanche, les primes de RHR, les primes 3X8, les primes visites techniques, les primes AATTX et les primes de déplacement (à l’exception des frais).
A leur sortie de formation, les salariéEs affectéEs sur un site différent de leur site avant formation sont éligibles aux mesures d’accompagnement à la mobilité garanties par l’accord.
Aides pour les mobilités entre 50 et 100 km
Les salariéEs faisant l’objet d’une mobilité de plus de 50 km tout en étant inférieure à 100 km (distance entre les lieux d’affection successifs) et qui ne souhaiteraient pas déménager, peuvent être éligibles à une prise en charge particulière de leurs frais de transport, pour une durée de 6 mois à compter de leur mobilité.
Cette prise en charge par l’entreprise est au choix du ou de la salariéE :
- Soit de 100% du coût des titres d’abonnements souscrits pour le trajet domicile / travail accompli au moyen de transports publics de personnes ou de services publics de location de vélos ;
- Soit des indemnités kilométriques entre le domicile et le travail, déduction faite d’une franchise de 50 km par trajet, selon le barème en vigueur dans l’entreprise.
Cette prise en charge s’effectue sous réserve que le nouveau lieu de travail soit plus loin du domicile que ne l’était le précédent.
Dans l’hypothèse où ces mêmes salariéEs décideraient de déménager, dans un délai de 6 mois à compter de la prise d’effet de leur mobilité, cette prise en charge particulière cesserait. Ces salariéEs seraient alors éligibles aux dispositifs Action Logement et Via Humanis, ainsi qu’à toutes les mesures prévues de prise en charge du déménagement.