1. Ce qui a été obtenu
2. Pourquoi nous avons signé
SUD-Rail Captrain avait prévenu : l’enjeu de cette NAO 2023 était, au vu du contexte inflationniste exceptionnel, de ne pas perdre un centime de pouvoir d’achat pour l’année à venir. Résultat : c’est le meilleur accord NAO de l’histoire de l’entreprise qui a été signé le 14 décembre dernier.
Ce qui a été obtenu
A partir du 1er janvier 2023 :
- Augmentation générale de 5,5% des salaires mensuels bruts de base pour le personnel des groupes 1 à 5.
- Application des rémunérations brutes mensuelles minimales suivantes pour les nouveaux embauchés de certains métiers :
- 1735 euros pour les OFI ;
- 1801 euros pour les opérateurs fret au sol (OSS) ;
- 1900 euros pour les opérateurs de maintenance des matériels ;
- 2000 euros pour les CDL avec intégration des primes d’habilitation dans le salaire de base ;
- 2250 euros pour les techniciens de maintenance des matériels.
- Revalorisation de la prime de nuit portée à 20% du salaire de base horaire pour le temps de travail effectif réalisé aux heures de nuit.
A fin janvier 2023 :
- Versement d’une prime de « partage de la valeur » de 200 euros par salariéE.
A partir du 1er février 2023 :
- Application d’une nouvelle grille de primes d’ancienneté, suite à l’entrée en vigueur des nouvelles classifications :
- Numérotation des repos périodiques sur les plannings 5 semaines.
En mars 2023 :
- Détermination dans les instances de proximité de deux roulements par « région » qui feront l’objet d’une expérimentation quant à la participation sur une journée rémunérée de deux salariéEs volontaires à l’établissement ou à la modification des roulements de leur site.
A partir d'avril 2023 :
- Attribution de chèques vacances à hauteur de 120 euros pour les agents de maîtrise et cadres et 130 euros pour les ouvriers et employés.
A partir de fin juin 2023 :
- Communication chaque semaine d’un planning 5 semaines.
Pourquoi nous avons signé
Ce 14 décembre, la direction a commencé la négo avec une AG à 4%. C'était déjà historique dans l’entreprise, mais pas à la hauteur. Il a fallu 7h d’âpres négociations pour passer à 5,5% en « grattant » partout, pour finalement préserver le pouvoir d'achat par la prime de « partage de la valeur » non prévue initialement. Intégrer cette prime au salaire de base pour gagner encore 0,3% ? Refusé par la direction, au motif que faire d’une rémunération ponctuelle nette une rémunération brute à vie ferait basculer les comptes de l’entreprise dans le « rouge vif » dès l’année prochaine. Intégrer les chèques vacances au salaire de base pour gagner encore 0,2% ? Refusé par les autres OS au motif que les salariéEs y tiennent. Nous étions donc arrivés « au bout du bout »…
Certes, au regard de l’inflation, tout le monde aurait voulu plus. La principale injustice de cet accord, c’est d’avoir encore une fois procédé par pourcentage, selon la volonté des autres OS et de la direction, au lieu d’une somme uniforme égale pour touTEs, comme le réclame SUD-Rail : encore une fois, ce sont les plus petits salaires qui ont les plus petites augmentations… Et l’écart avec les plus hauts salaires continue de s’agrandir…
A défaut de l’option B prévue par accord de branche, la prime de nuit est revalorisée selon l’option A dudit accord, ce qui fait un montant moyen de la prime de nuit dans l’entreprise à environ 3,10 euros / heure de nuit.
Mais l'enjeu annoncé était de préserver le pouvoir d'achat face à l'inflation établie à 6,2% sur un an, c'est-à-dire de ne rien perdre. Or c’est chose faite : l'AG (5,5%) + la prime de partage de la valeur (0,6%) = + 6,1% de rémunération pour touTEs les salariéEs des groupes 1 à 5 sur l'année 2023. Ce à quoi vont s'ajouter les primes d'ancienneté, où seuls une centaine de salariéEs ne vont pas profiter d'une valorisation de leur tranche en 2023 (que ce soit la même tranche ou le passage à la tranche supérieure).
L’entrée en vigueur anticipée de la nouvelle grille des primes d’ancienneté par rapport aux échéances de l’accord de branche nous fait gagner un trimestre, et même plus de 2 ans pour les tranches 27-30 ans et les classes 7 à 8.
Quasiment tout le monde (hors cadres et chefs de site non concernés par l’AG) sera donc au-dessus du taux d'inflation et verra son pouvoir d'achat augmenté si le taux d'inflation reste à une moyenne de 6,2% sur l'année 2023. Seuls une centaine de salariéEs seront 0,1% en-dessous du taux d'inflation.
Cette AG historique, combinée au 1,2% d’augmentation salariale moyenne que constitue l’évolution de la grille des primes d’ancienneté, permet à une bonne partie de salariéEs d’avoir gagné quasiment un 14ème mois garanti à vie.
C’est la première fois que SUD-Rail Captrain a pu négocier un accord d’entreprise appuyé par un certain rapport de force. La bonne participation à la grève du 29 septembre, la préparation d’une grève massive illimitée en cas d’échec de ces négociations, ont permis de faire prendre conscience à la direction de l’importance du moment pour l’avenir de l’entreprise. Le fait est que cet engagement collectif a payé : rien de tel que l’implication du plus grand nombre avec l’appui d’un syndicalisme SUD-Rail pour obtenir des avancées significatives.
Cet accord représente un financement de l’ordre de 3,8 millions d’euros, soit 7,8% d’augmentation de la masse salariale. Il s’agit de la plus grande augmentation de la masse salariale de l'histoire de l'entreprise, presque deux fois plus que le record établi en 2009 (plus de 4%). De ce point de vue, il s’agit de loin du meilleur accord NAO de l’histoire de l’entreprise.
La production syndicale quotidienne de SUD-Rail Captrain depuis 3 ans, sur le terrain et dans les instances représentatives, ont permis à l’entreprise de se maintenir socialement, de record en record ces dernières années, dans un contexte économique difficile. Cet accord en est l’illustration.
Cette AG de 5,5% correspond à la plus grande AG de l’histoire de l’entreprise, loin devant le précédent record de 2,7% établi… l’année dernière.
En l’occurrence, la direction a su trouver le niveau suffisant pour « tuer dans l’œuf » tout mouvement de grève massif annoncé. Elle savait parfaitement qu'à ce niveau de progression salariale, seule une infime minorité de salariéEs aurait pu partir en grève. Mais « tuer dans l’œuf » le mouvement de grève massif a nécessairement exigé d’elle de monter plus haut que prévu, dans l’intérêt des salariéEs.
Il est clair que la direction n'avait pas prévu de monter si haut : ce faisant, force est d’admettre qu’elle nous a entendu et qu’elle a pris ses responsabilités. L’effort est incontestable.
Avec cet accord NAO 2023, la progression salariale est nette. Il faut savoir prendre ce qui est à prendre, lorsque c’est loin d’être ridicule, pour aller chercher le reste ensuite.
A date, cette AG fait passer Captrain au-dessus de bon nombre d'autres EF majeures dans le secteur du fret, au regard du salaire de base à partir de 4 ans d'habilitation. Les autres EF sont au-dessus par les EVS (en particulier les « MTP »), mais qui dit EVS dit conditions de travail dégradées. D’ores et déjà, des collègues qui envisageaient de partir ailleurs, et qui attendaient cette NAO pour comparer, ont changé d’avis.
Il s’agit désormais de batailler quotidiennement sur les conditions de travail, pour poursuivre l’évolution vers une entreprise de qualité. Pour ce faire nous avons besoin de monde dès maintenant, alors rejoignez-nous !
Selon l’étude menée par le Groupe Alixio, seules 23% des entreprises du pays s’engagent sur une AG de plus de 5% pour 2023. Nous faisons donc partie de la minorité des salariéEs du pays qui seront protégés durablement contre l’inflation.
SUD-Rail Captrain souhaite à toutes et à tous de bonnes fêtes de fin d’année !