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Un projet néfaste
Avec ce système « universel » de retraites par points, le gouvernement Macron veut d'une part baisser le montant des pensions de retraite, et d'autre part imposer aux salariéEs de travailler plus longtemps. Si l'idée d'universalité n'est pas mauvaise en soi si tant est que des dispositifs préservent la spécificité de certains secteurs soumis à des conditions de travail plus difficiles, elle sert pour le coup le gouvernement à tirer l'ensemble des pensions vers le bas au lieu de généraliser vers le haut. Comme le dit Fillon lui-même, favorable au système par points : « le système par points, en réalité, ça permet une chose qu'aucun homme politique n'avoue, ça permet de baisser chaque année la valeur des points, et donc de diminuer le niveau des pensions ». Or nous ne voulons pas d'un système de retraites injuste et inégalitaire qui fera diminuer le niveau des pensions tout en nous faisant travailler plus longtemps ! Nous poursuivrons le mouvement de résistance jusqu'au retrait du projet !
Une régression déjà connue
En tant que salariéEs du secteur privé, nous savons quelles sont les conséquences d'un système de retraites par points, car nous sommes déjà soumis à l'Agirc-Arrco, un régime de retraites par points pour la retraite complémentaire.
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Toute la carrière est prise en compte, et non pas seulement les 25 meilleures années. Le salaire annuel moyen de référence, élément de base pour le calcul de la pension de retraite, est donc nécessairement diminué.
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Les gestionnaires du régime Agirc-Arrco ont inventé ce qu'on appelle un « taux d'appel » qui permet d'augmenter les cotisations salariales sans qu'il y ait droit en contrepartie à des points supplémentaires. Initialement de 100%, il est passé de 125% à 127%. En clair, pour 127 euros cotisés, il n'y a que 100 euros qui ouvrent droit à des points.
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Les gestionnaires du régime peuvent arbitrairement jouer sur la valeur des points. Ainsi, pour 2017, la valeur d'achat a été revalorisée de 3,4% ; mais pour 2018, seulement de 3,3%... Pour les salariéEs à salaire constant, le nombre de points baisse.
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La création depuis 2019 d'un « malus » de 10% sur la pension complémentaire Agirc-Arrco si nous décidons de partir dès que nous y avons droit, et ce pour une durée de 3 ans ou jusqu'à 67 ans maximum. Le but est de nous obliger à travailler plus longtemps pour toucher l'intégralité de notre retraite complémentaire.
Un braquage organisé
Depuis 1990, le taux de remplacement – c'est-à-dire le rapport entre la pension de retraite perçue et le dernier salaire – des régimes Agirc-Arrco a chuté de plus de 30%. Le projet de Macron qui consiste à « universaliser » ce régime par points – c'est-à-dire à en faire non seulement le régime général de base des retraites (et non plus seulement limité à la retraite complémentaire), mais aussi à le généraliser à l'ensemble du monde du travail – n'est rien d'autre qu'un braquage organisé. ChacunE d'entre nous se fera voler plusieurs dizaines de milliers d'euros sur l'ensemble des années de retraite, à raison d'environ 300 à 400 euros par mois ! Pourtant, s'il faut maintenir à l'équilibre le régime actuel des retraites, de l'argent il n'y en a jamais eu autant. Il suffit de le prendre là où il est : dans les poches du patronat en augmentant les cotisations patronales et dans celles des actionnaires en diminuant les dividendes. Ce n'est pas aux salariéEs de toujours payer plus !
Rejoignons le mouvement !
Les cheminotEs de la SNCF, les traminotEs de la RATP, les enseignantEs et d'autres sont mobiliséEs depuis le 5 décembre. Pour beaucoup, c'est plus d'un moins de grève sans être payéEs. Ces secteurs ne peuvent plus tenir seuls : il faut prendre le relais. Le secteur privé doit devenir ce relais. C'est pourquoi les 8 raffineries du territoire ont élevé le rapport de force ces derniers jours et envisagent de mettre les installations à l'arrêt total. Mais cela ne suffira pas. Ne restons pas indifférent et passivement complice du projet néfaste du gouvernement, engageons-nous auprès des salariéEs mobiliséEs pour des retraites meilleures !
Qu'est-ce qui va dans notre intérêt ? Continuer le travail pour gagner une centaine d'euros et laisser passer cette réforme qui nous privera de dizaines de milliers d'euros ou arrêter totalement le travail en perdant une centaine d'euros pour obtenir le retrait de la réforme et préserver des dizaines de milliers d'euros ?
Dans le cadre des journées nationales de grève et de manifestations les 14, 15 et 16 janvier, appelées par l'intersyndicale des confédérations nationales mobilisées, SUD-Rail VFLI appelle l'ensemble des salariéEs de VFLI à se mettre en grève dès le lundi 13 au soir jusqu'au 16 janvier et à participer aux manifestations locales des mardi 14 et jeudi 16 janvier.
A notre tour d'être mobiliséEs !
Pour plus d'infos, contactez-nous.