6 février 2025
Pour la direction, la fin justifie les moyens
6 février 2025

Le mou­ve­ment de grève inédit, en cours chez Captrain France depuis le 20 jan­vier, a pei­né à atteindre des taux de gré­vistes suf­fi­sants, mal­gré des records lors de la pre­mière semaine, et mal­gré un sou­tien majo­ri­taire des col­lègues de l’entreprise. Si les rete­nues sur salaire sont évi­dem­ment une rai­son essen­tielle, les moyens hal­lu­ci­nants uti­li­sés par l’employeur pour cas­ser la grève sont loin d’être étran­gers à cette difficulté.

  • Dès le départ, la direc­tion a déci­dé d’interdire l’accès à Captrain Direct et de ces­ser l’envoi des plans de trans­port quo­ti­diens : elle a pré­fé­ré dégra­der les condi­tions de tra­vail des non-grévistes pour, croit-elle, pri­ver les gré­vistes d’informations.
  • Elle a rap­pe­lé les membres de l’encadrement en congés, qui ont qua­si­ment tou-tes accep­té de reve­nir immé­dia­te­ment au tra­vail (on ignore en échange de quoi…) pour contrer le mouvement.
  • Elle a sup­pri­mé qua­si­ment toutes les jour­nées de for­ma­tion conti­nue pro­gram­mées, pour libé­rer des non-grévistes des­ti­nés à rem­pla­cer des grévistes.
  • Elle a fait annu­ler un cer­tain nombre de trains, en concer­ta­tion avec les clients, afin de libé­rer des non-grévistes des­ti­nés à assu­rer d’autres trains. Elle n’a évi­dem­ment pas décomp­té ces trains annu­lés dans les taux de com­mandes réa­li­sées com­mu­ni­qués aux salarié-es pen­dant le mou­ve­ment pour le discréditer.
  • La direc­tion et cer­tains enca­drants ont pra­ti­qué la dés­in­for­ma­tion, pour mini­mi­ser le mou­ve­ment de grève et dis­sua­der d’autres poten­tiels grévistes.
  • La direc­tion a eu recours à bon nombre de pres­ta­tions exté­rieures très coû­teuses, tels que des CDL d’Hexafret ou des OFS de DB Cargo, pour rem­pla­cer des grévistes.

 

  • Sur cer­tains sites, lors de réserves inha­bi­tuelles, de manière vicieuse par un coup de télé­phone sys­té­ma­tique ou une « com­mande pré­texte » par mail de la part de l’encadrant, res­tés à des­sein sans réponse de la part du gré­viste, c’est toute la jour­née de ser­vice qui fera l’objet d’une rete­nue de salaire.
  • Toujours de manière vicieuse, cer­taines jour­nées de ser­vice de poten­tiels gré­vistes ont été inha­bi­tuel­le­ment allon­gées sans jus­ti­fi­ca­tion, afin d’augmenter la rete­nue de salaire.

 

  • L’employeur a envoyé des mails d’intimidation sur la boite mail de SUD-Rail Captrain, sug­gé­rant notam­ment à la sec­tion syn­di­cale de quit­ter l’entreprise.
  • Certains CDL non-grévistes ont été très rapi­de­ment habi­li­tés à de nou­velles lignes, sans avoir effec­tué l’étude de ligne, afin de rem­pla­cer des grévistes.
  • L’employeur a pro­gram­mé en absence des poten­tiels gré­vistes avant même le début de la JS, sup­pri­mant en amont la pro­gram­ma­tion mais rete­nant l’absence, ce qui don­ne­ra lieu à de poten­tielles rete­nues sur salaire tota­le­ment illégales.
  • Pour faire bais­ser les taux de gré­vistes, l’employeur a accep­té les demandes de congés payés de poten­tiels gré­vistes, sans res­pec­ter les dis­po­si­tions du pro­to­cole en vigueur dans l’entreprise des­ti­né à garan­tir l’équité entre les salarié-es.
  • L’employeur a envoyé des non-grévistes en espion­nage dans les foyers, pour savoir le moment venu si un poten­tiel gré­viste à rem­pla­cer l’est effectivement.
  • Certains res­pon­sables ont jugé bon d’appeler des gré­vistes pour leur mettre la pres­sion, leur assé­ner des calom­nies et des dif­fa­ma­tions sur SUD-Rail, quand d’autres enca­drants ont choi­si la mise sous pres­sion par rap­port au dos­sier pro­fes­sion­nel ou aux sou­haits de mobilité.

 

  • L’employeur a sans cesse modi­fié tar­di­ve­ment les plan­nings, par­fois dans des délais de pré­ve­nance illé­gaux, non seule­ment pour rem­pla­cer des gré­vistes et assu­rer des trains, mais aus­si par­fois pour mettre en repos ou en réserve des per­sonnes ciblées comme poten­tiels gré­vistes, selon leur appar­te­nance réelle ou sup­po­sée à SUD-Rail, de manière à faire bais­ser les taux de grévistes.
  • L’employeur a com­man­dé et pous­sé illé­ga­le­ment des non-grévistes rem­pla­çant des gré­vistes à dépas­ser les temps maxi­maux de tra­vail jour­na­liers et heb­do­ma­daires, et à réduire les temps mini­mum de repos, par­fois contre des primes et indemnités.
  • Sur cer­tains sites, des élé­ments laissent à pen­ser que l’employeur a fait par­tir des trains sur SFN via des enca­drants fic­tifs, ou non habi­li­tés aux tâches essen­tielles de sécu­ri­té et/ou inaptes à la sécu­ri­té fer­ro­viaire, et qui ont effec­tué des visites tech­niques sans habi­li­ta­tion à la visite tech­nique. Il s’agirait d’une mise en dan­ger de la popu­la­tion tota­le­ment irresponsable.

Des salarié-es qui résistent en res­pec­tant les règles ne pèsent pas bien lourd face à un patron hors la loi ! Seuls le nombre et la soli­da­ri­té peuvent nous faire gagner !

La direc­tion a pré­fé­ré mobi­li­ser des moyens consi­dé­rables, y com­pris illé­gaux, pour cas­ser la grève, plu­tôt qu’augmenter légè­re­ment les salaires.

Alors qu’on nous rabâche à lon­gueur d’année qu’il faut faire des éco­no­mies et que nous man­quons d’effectifs, il fau­dra doré­na­vant se rap­pe­ler de cette séquence mémo­rable que nous venons de tra­ver­ser ! Tout ceci montre que nous avons rai­son de nous battre et ren­force notre détermination !

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