7 février 2025
Pourquoi notre bataille a été salutaire
7 février 2025
Sommaire

1. Une bataille extrê­me­ment juste

2. Un contexte défavorable

3. Nous res­sor­tons plus forts qu'avant !

Le mou­ve­ment de grève lan­cé par SUD-Rail pour obte­nir une aug­men­ta­tion des salaires de base, et qui a secoué Captrain France depuis le 20 jan­vier, a pris fin ce jour sur un échec : une direc­tion com­plè­te­ment fer­mée n’a rien eu à lâcher face à un nombre de gré­vistes insuf­fi­sant. Mais nous sommes loin de n’avoir que per­du dans cette séquence.

Une bataille extrê­me­ment juste

Dans une solide entre­prise de fret fer­ro­viaire d’environ 850 salarié-es, acteur majeur du sec­teur au niveau natio­nal, dont le chiffre d'affaires ne cesse d'augmenter depuis sa créa­tion il y a des dizaines d’années, dont le béné­fice net de 2024 a avoi­si­né les 3,5 mil­lions d'euros (au point de ver­ser des divi­dendes à l’actionnaire), filiale d’un Groupe SNCF qui réa­lise lui-même chaque année des mil­liards de béné­fices, mais entre­prise qui pra­tique pour­tant des salaires par­mi les plus bas du sec­teur, il est abso­lu­ment juste de reven­di­quer une aug­men­ta­tion sup­plé­men­taire des salaires de base.

C'est une bataille ultra impor­tante qui se situe au car­re­four du social et de l'écologie, et que nous ne lâche­rons pas :

  • Le déve­lop­pe­ment du fret fer­ro­viaire est une urgence abso­lue dans un contexte de réchauf­fe­ment climatique ;
  • Développer le fret fer­ro­viaire, c'est assu­rer des salaires décents aux travailleurs/ses du rail qui subissent des condi­tions de tra­vail pénibles (tra­vail de nuit, horaires déca­lés, tra­vail le dimanche et jours fériés) qui dimi­nuent leur espé­rance de vie ;
  • Assurer des salaires décents dans les entre­prises du fret fer­ro­viaire, c'est lut­ter contre les effets dévas­ta­teurs de la pri­va­ti­sa­tion du sec­teur qui met les travailleurs/ses du rail en concur­rence les un-es avec les autres, et donc lut­ter contre le dum­ping social qui tire tout le monde vers le moins-disant, et c’est avan­cer vers un ser­vice public de fret fer­ro­viaire qui garan­ti­rait des condi­tions de tra­vail et de rému­né­ra­tion opti­mum pour l’ensemble des travailleurs/ses du sec­teur en échap­pant à la course aux profits ;
  • Assurer des salaires, plu­tôt que des primes exo­né­rées de coti­sa­tions sociales, c'est garan­tir un sys­tème de pro­tec­tion sociale et de retraites par répar­ti­tion viable, dans l'intérêt géné­ral, c’est garan­tir de meilleures pen­sions de retraite, c’est per­mettre une vie plus sereine sur le long terme.

Un contexte défavorable

  • Le sort a vou­lu qu’un retard de démar­rage de contrat à la Suite Rapide offre à la direc­tion une réserve consi­dé­rable de rem­pla­çants de gré­vistes : à une semaine près, la situa­tion aurait été tout autre.
  • Nous sommes à un moment de la vie de l’entreprise où une par­tie impor­tante de sa popu­la­tion a une faible ancien­ne­té : c’est une popu­la­tion pro­pice à ne pas exer­cer son droit de grève, par peur et inexpérience.
  • Il n’y a aucune culture de la lutte dans cette entre­prise, qui s’est déve­lop­pée dans un total désert syn­di­cal pen­dant des dizaines d’années.

Nous pre­nons acte que ce mou­ve­ment de grève ne s’élargira pas dans les pro­chains jours : il y a trop de non-grévistes.

Nous res­sor­tons plus forts qu'avant !

  • Nous avons mené un mou­ve­ment de grève his­to­rique dans l’entreprise : c’est la pre­mière fois que s’opère une action coor­don­née à l’échelle natio­nale, aus­si long­temps, dans cette entre­prise écla­tée en une cin­quan­taine de petits sites dis­per­sés aux quatre coins de la France. Pour la plu­part des gré­vistes, c’était leur pre­mière expé­rience. Ce que nous avons accom­pli est tout sim­ple­ment extraordinaire.
  • Il s’est agi d’un mou­ve­ment qui a man­qué de monde mais qui, avec près d’une cen­taine de gré­vistes et des plans de trans­port bien per­tur­bés, était loin d’être ridi­cule dans une telle entreprise.
  • Avec plus de 6 000 euros dans la caisse de grève à ce jour, nous fai­sons la preuve d’un mou­ve­ment sou­te­nu et d’une soli­da­ri­té syn­di­cale efficace.
  • Des col­lec­tifs durables se sont consti­tués un peu par­tout dans l’action, des habi­tudes ont été prises, une expé­rience com­mune s’est for­gée : nous pour­rons aisé­ment frap­per plus fort quand le contexte le permettra.
  • Nous avons fait la démons­tra­tion de la néces­si­té d’être orga­ni­sé pour ne pas se lais­ser faire.
  • Nous consti­tuons la seule force à prendre par­ti­cu­liè­re­ment en compte dans les orien­ta­tions stra­té­giques et les accords d’entreprise : nous veille­rons à ce que des lignes rouges ne soient plus fran­chies dans cette entreprise.

 Un grand bra­vo aux gré­vistes et un grand mer­ci aux sou­tiens ! Nous avons gagné le droit de recom­men­cer plus fort : RDV à la pro­chaine bataille !

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