Le mouvement de grève inédit, en cours chez Captrain France depuis le 20 janvier, a peiné à atteindre des taux de grévistes suffisants, malgré des records lors de la première semaine, et malgré un soutien majoritaire des collègues de l’entreprise. Si les retenues sur salaire sont évidemment une raison essentielle, les moyens hallucinants utilisés par l’employeur pour casser la grève sont loin d’être étrangers à cette difficulté.
- Dès le départ, la direction a décidé d’interdire l’accès à Captrain Direct et de cesser l’envoi des plans de transport quotidiens : elle a préféré dégrader les conditions de travail des non-grévistes pour, croit-elle, priver les grévistes d’informations.
- Elle a rappelé les membres de l’encadrement en congés, qui ont quasiment tou-tes accepté de revenir immédiatement au travail (on ignore en échange de quoi…) pour contrer le mouvement.
- Elle a supprimé quasiment toutes les journées de formation continue programmées, pour libérer des non-grévistes destinés à remplacer des grévistes.
- Elle a fait annuler un certain nombre de trains, en concertation avec les clients, afin de libérer des non-grévistes destinés à assurer d’autres trains. Elle n’a évidemment pas décompté ces trains annulés dans les taux de commandes réalisées communiqués aux salarié-es pendant le mouvement pour le discréditer.
- La direction et certains encadrants ont pratiqué la désinformation, pour minimiser le mouvement de grève et dissuader d’autres potentiels grévistes.
- La direction a eu recours à bon nombre de prestations extérieures très coûteuses, tels que des CDL d’Hexafret ou des OFS de DB Cargo, pour remplacer des grévistes.
- Sur certains sites, lors de réserves inhabituelles, de manière vicieuse par un coup de téléphone systématique ou une « commande prétexte » par mail de la part de l’encadrant, restés à dessein sans réponse de la part du gréviste, c’est toute la journée de service qui fera l’objet d’une retenue de salaire.
- Toujours de manière vicieuse, certaines journées de service de potentiels grévistes ont été inhabituellement allongées sans justification, afin d’augmenter la retenue de salaire.
- L’employeur a envoyé des mails d’intimidation sur la boite mail de SUD-Rail Captrain, suggérant notamment à la section syndicale de quitter l’entreprise.
- Certains CDL non-grévistes ont été très rapidement habilités à de nouvelles lignes, sans avoir effectué l’étude de ligne, afin de remplacer des grévistes.
- L’employeur a programmé en absence des potentiels grévistes avant même le début de la JS, supprimant en amont la programmation mais retenant l’absence, ce qui donnera lieu à de potentielles retenues sur salaire totalement illégales.
- Pour faire baisser les taux de grévistes, l’employeur a accepté les demandes de congés payés de potentiels grévistes, sans respecter les dispositions du protocole en vigueur dans l’entreprise destiné à garantir l’équité entre les salarié-es.
- L’employeur a envoyé des non-grévistes en espionnage dans les foyers, pour savoir le moment venu si un potentiel gréviste à remplacer l’est effectivement.
- Certains responsables ont jugé bon d’appeler des grévistes pour leur mettre la pression, leur asséner des calomnies et des diffamations sur SUD-Rail, quand d’autres encadrants ont choisi la mise sous pression par rapport au dossier professionnel ou aux souhaits de mobilité.
- L’employeur a sans cesse modifié tardivement les plannings, parfois dans des délais de prévenance illégaux, non seulement pour remplacer des grévistes et assurer des trains, mais aussi parfois pour mettre en repos ou en réserve des personnes ciblées comme potentiels grévistes, selon leur appartenance réelle ou supposée à SUD-Rail, de manière à faire baisser les taux de grévistes.
- L’employeur a commandé et poussé illégalement des non-grévistes remplaçant des grévistes à dépasser les temps maximaux de travail journaliers et hebdomadaires, et à réduire les temps minimum de repos, parfois contre des primes et indemnités.
- Sur certains sites, des éléments laissent à penser que l’employeur a fait partir des trains sur SFN via des encadrants fictifs, ou non habilités aux tâches essentielles de sécurité et/ou inaptes à la sécurité ferroviaire, et qui ont effectué des visites techniques sans habilitation à la visite technique. Il s’agirait d’une mise en danger de la population totalement irresponsable.
Des salarié-es qui résistent en respectant les règles ne pèsent pas bien lourd face à un patron hors la loi ! Seuls le nombre et la solidarité peuvent nous faire gagner !
La direction a préféré mobiliser des moyens considérables, y compris illégaux, pour casser la grève, plutôt qu’augmenter légèrement les salaires.
Alors qu’on nous rabâche à longueur d’année qu’il faut faire des économies et que nous manquons d’effectifs, il faudra dorénavant se rappeler de cette séquence mémorable que nous venons de traverser ! Tout ceci montre que nous avons raison de nous battre et renforce notre détermination !