1. Les enjeux de cette NAO
2. Nos revendications
Chez Captrain France, la dernière réunion des NAO 2025 aura lieu ce 18 décembre 2024. SUD-Rail Captrain a récolté les revendications du terrain et a décidé de se focaliser sur ce qui répond aux enjeux du moment : le salaire de base, la rémunération des contraintes liées à nos métiers et la prise en compte équilibrée de tout le personnel de terrain. Dans une entreprise qui décline depuis la nouvelle présidence, il faudra impérativement une prise de conscience de la direction, et à défaut, un sursaut des salarié-es.
Les enjeux de cette NAO
Depuis l’arrivée le 1er juillet 2020 de l’actuel Président de Captrain France, le nombre de démissions a battu chaque année un nouveau record de l’histoire de l’entreprise (jusqu’à atteindre 84 démissions sur l’année 2023 !). Les effectifs étaient de 917 au 30 juin 2020 et sont tombés à 805 au 30 juin 2024 : une centaine de postes en moins ! Le Président annonçait 1029 emplois pour le 31 décembre 2024 : il en manquera environ 200, et la situation des effectifs sera pire qu’avant son arrivée.
Une telle prévision d’effectifs reposait sur un « plan d’affaires » qui visait un chiffre d’affaires atteignant 204 millions d’euros au 31 décembre 2024. Ce chiffre d’affaires est à 140 millions au 30 septembre 2024. Il en manquera plus de 60 millions. Et plus que jamais, c’est une entreprise qui vit sous perfusion, grâce aux aides de l’Etat, grâce aux impôts…
Il est temps pour le Président de se remettre en question, de reconnaître l’échec de sa gestion et de ses choix politiques, de laisser tomber ses dogmes économiques qui détruisent notre entreprise, et de changer de cap, en redonnant la main aux salarié-es, en prenant acte des résultats des dernières élections de l’entreprise, et donc en suivant les orientations proposées par SUD-Rail, fondées sur une logique de qualité sociale comme condition première permettant le développement économique de l’entreprise. Il est temps de faire de Captrain « a great place to work » !
Si la NAO 2023, il y a deux ans, a permis de hisser l’entreprise à un niveau salarial inédit parmi les meilleures entreprises de fret ferroviaire du pays, les entreprises concurrentes ont également pris des mesures qui relèguent à nouveau Captrain France dans le ventre mou du classement. Dans le secteur, le nombre de salarié-es qui quittent Captrain vers d’autres EF est sans commune mesure avec le nombre de salarié-es qui quittent d’autres EF pour rejoindre Captrain. Il est impératif de mettre le salaire de base parmi les plus hauts du secteur ! (quitte à rogner sur les primes injustes). Pour être attractif et éviter les départs, il faut garantir aux salarié-es de percevoir définitivement le maximum du fruit de leur travail.
Ces dernières années, le travail sérieux et compétent des salarié-es de terrain ont permis à l’entreprise de relever les difficultés économiques liées à la pandémie de Covid-19 et à l’inflation, jusqu’à établir un résultat financier annuel record au 30 septembre 2024 : un bénéfice net d’environ 3,5 millions d’euros, qui sera sans doute encore amélioré d’ici la fin de l’année. Cet argent doit revenir aux salarié-es sous forme de salaire !
Dans le même temps, le taux de l’inflation des prix s’établit à +1,3% sur un an, à fin novembre 2024 : il s’agit d’une augmentation en nette régression par rapport aux années précédentes. Les NAO des dernières années ont permis aux salarié-es de préserver leur « pouvoir d’achat », dans un contexte inflationniste beaucoup plus élevé. Avec des bénéfices records et un taux d’inflation relativement bas, le Président a donc l’occasion inédite, depuis les trois dernières années, de faire enfin gagner du pouvoir de vivre aux salarié-es de l’entreprise : cette NAO doit être celle qui accorde la plus grande augmentation générale de l’histoire de l’entreprise !
Cette année, le Président a décidé de verser 450 000 euros de dividendes à l’actionnaire : il serait mal venu de privilégier l’actionnaire au mépris des salarié-es en ne leur accordant que des miettes…
La coalition Direction-CGT-UNSA ayant encore signé un accord d’intéressement honteux, c’est déjà autant d’argent que nous perdons dans nos salaires. Le Président doit corriger le tir dans le cadre de cette NAO !
Dans le cas où le Président ne prendrait pas ses responsabilités, SUD-Rail sera à la disposition de tou-tes les collègues déterminé-es à agir par un mouvement de grève massif destiné à récupérer notre argent !
Nos revendications
Cette année, nos revendications s’en tiennent à l’essentiel : le salaire de base, les différentes primes et indemnités nécessaires attachées aux contraintes de nos métiers (le travail de nuit, les déplacements, les aléas, les frais professionnels) et les conditions de travail. Il s’agit de se mettre au niveau des entreprises concurrentes. Avec le souci de rétribuer équitablement tout le personnel de terrain, aussi bien roulant que sédentaire.
Rémunérations
- Augmentation générale du salaire de base mensuel brut de 400 euros pour tout le personnel des classes 1 à 5.
- Intégration de la prime d'assiduité dans le salaire de base.
- Intégration de la prime de visite technique dans le salaire de base des OFS habilités, à hauteur de 240 euros par mois.
- Revalorisation de la prime de nuit portée à 5 euros / heure de nuit.
- Revalorisation des primes de Modification Tardive de Planning (MTP) :
o 30 euros entre 30 mn et 1h30 ;
o 50 euros entre 1h30 et 3h ;
o 80 euros plus de 3h ;
o 80 euros pour la MTP supprimant un repos périodique. - Redéfinition et revalorisation de la prime de RHR : décomptée à partir de la fin de service hors résidence jusqu’à la fin de service à résidence, et portée à 3 euros de l’heure.
- Elargissement de la prime moniteur au personnel sédentaire.
Frais professionnels
Revalorisation des indemnités de frais professionnels, à hauteur des plafonds URSSAF :
- Panier hors déplacement porté à 7,30 euros
- Panier nuit porté à 7,30 euros
- Panier en déplacement porté à 10,10 euros
- Repas en déplacement porté à 20,70 euros
- Indemnité de « couchage » portée à 55,10 euros
Conditions de travail
- Harmonisation des heures de nuit sur la plage 22h00 - 07h00 pour tout le personnel.
- Alignement des règles des repos périodiques du personnel sédentaire sur le personnel roulant.
- Décompte des heures supplémentaires à la semaine.
- Augmentation à 3 jours rémunérés du congé exceptionnel pour enfant malade.
Ouverture de négociations
Ouverture de négociations pour la mise en place d’un dispositif de cessation anticipée d’activité.