1. Pourquoi faire grève ?
2. Quand ?
3. Comment ?
Dans le cadre de la journée de grève nationale interprofessionnelle appelée le jeudi 29 septembre prochain par l’Union syndicale Solidaires et la confédération CGT, notamment pour l’augmentation générale des salaires, SUD-Rail Captrain appelle l’ensemble des salariéEs de l’entreprise à la mobilisation, par la grève, du 28 septembre à 12h au 30 septembre à 12h, et par la manifestation de rue le 29 septembre, pour revendiquer une augmentation de tous les salaires de l’entreprise à hauteur de l’inflation.
Pourquoi faire grève ?
D’après un rapport de l’INSEE de juillet 2022, sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 6,1%. Cette hausse de l’inflation résulte de l’accélération des prix des services (+3,9%), de l'alimentation (+6,8%), et dans une moindre mesure des produits manufacturés (+2,7 %). Les prix de l'énergie, quant à eux, ralentissent légèrement mais restent dramatiquement hauts (+28,5%).
Le processus de désindexation des salaires par rapport aux prix, amorcé en France dans les années 1980, consiste à décorréler les salaires de l’inflation constatée : les prix peuvent donc augmenter plus vite que les salaires. Ce qui, dans les faits, le « pouvoir d’achat » se dégradant, revient au même qu’une perte de salaire. L’augmentation des salaires de 2,7% minimum dont nous avons bénéficié suite aux dernières NAO chez Captrain France, a été littéralement avalée par la hausse du taux d’inflation. A date, on peut dire que nous subissons en quelque sorte une perte de salaire de plus de 3% depuis janvier !
C’est le gouvernement qui est le premier responsable de cette perte de « pouvoir d’achat ». Sa gestion de la pandémie de Covid-19 puis de l’invasion de l’Ukraine par la Russie est basée sur la sauvegarde, coûte que coûte, des intérêts des plus riches – les dividendes versés aux actionnaires des grandes entreprises battent tous les records en France cette année ! Les quelques mesurettes destinées aux classes moyennes et populaires, depuis le début de l’année, ne sont clairement pas à la hauteur de ce que nous subissons. Or ce n’est pas à nous de payer leurs crises !
En réponse à cette situation, comme le lui permet la loi du 16 août 2022, la direction de Captrain France propose une « prime exceptionnelle de partage de la valeur » de… 100 euros par salariéE, sur le bulletin de paie de septembre ; de quoi faire un plein d’essence… Il s’agit d’une prime ponctuelle exonérée d’impôt et de toutes cotisations sociales, c’est-à-dire qu’elle ne compte pas notamment pour le calcul de la pension de retraite, qu’elle ne contribue pas au maintien de la protection sociale ni des services publics. La loi prévoit que cette prime puisse être portée à 6000 euros par salariéE dans les entreprises ayant signé un accord d’intéressement, ce qui est le cas dans notre entreprise, ou à défaut, à 3000 euros. Avec 100 euros, on est dans… l’infra-miettes !
Le salaire de base, à l’inverse, est garanti pour toujours, y compris dans le calcul de la pension de retraite. Par exemple, à « dépense » égale pour l’employeur, il est dans notre intérêt de gagner chacunE 500 euros mensuels bruts de plus dans le salaire de base, plutôt que de bénéficier d’une prime ponctuelle de 6000 euros exonérée de cotisations sociales. De même, aussi dérisoire soit-il, il est dans notre intérêt de gagner chacunE 8 euros mensuels bruts de plus dans le salaire de base, plutôt que de percevoir une prime ponctuelle de 100 euros exonérée de cotisations sociales. Les logiques d’intéressement, de participation, et de primes exonérées de cotisations sociales, détruisent notre protection sociale et nos garanties de rémunération. Tout le « brut » dont nous sommes privés correspond en quelque sorte à du salaire qu’on nous vole.
Il faut faire entendre au gouvernement, au patronat, à la direction de Captrain France, que nous voulons une fixation du SMIC à 2200 euros mensuels bruts (gouvernement), et une augmentation significative du salaire de base, au moins à hauteur de l’inflation, soit une augmentation générale minimale des salaires de base de 400 euros mensuels bruts (patronat). Pour le faire entendre, il faut se mobiliser massivement ! Se mobiliser massivement dans l’entreprise lors de cette journée de grève interprofessionnelle pour les salaires est le meilleur moyen d’envoyer un message fort et clair à la direction en vue notamment de la prochaine NAO.
Le cadre interprofessionnel est le meilleur lieu de construction d’un rapport de force avec le gouvernement et le patronat : nous pouvons obtenir davantage avec l’union du monde du travail, beaucoup plus puissant, et nous pouvons viser les principaux responsables, plutôt que de limiter cette bataille à l’échelle microscopique de l’entreprise, voire du secteur, dans un corporatisme voué à l’échec, faute de rapport de force. D’autant plus que la direction fait surtout avec les moyens qui lui sont accordés par le gouvernement.
Les manques d’effectifs, les conditions de travail dégradées, les vies personnelles sans cesse percutées, le travail fourni malgré tout, méritent mieux que nos salaires actuels, parmi les plus bas du secteur ferroviaire !
Quand ?
Appel à la grève du mercredi 28 septembre à 12h au vendredi 30 septembre à 12h.
Notre appel élargit l’encadrement calendaire de l’appel interprofessionnel (limité à la journée du 29 septembre), afin de permettre aux collègues qui ont une prise de service la veille (PS le 28⁄09 et FS le 29⁄09) ou une fin de service le lendemain (PS le 29⁄09 et FS le 30⁄09) de pouvoir user sans difficulté de leur droit de grève et de manifestation, compte tenu de la particularité de notre organisation du travail qui impose des journées de service à cheval sur deux jours calendaires, et de la particularité des métiers de roulants qui empêchent la cessation du travail en pleine mission.
Ainsi, les collègues qui sont programméEs pour une JS débutant le 28 septembre après 12h et se terminant le 29 septembre, de même que les collègues qui sont programméEs pour une JS débutant le 29 septembre et se terminant le 30 septembre avant 12h, pourront user de leur droit de grève durant l’intégralité de leur journée de service programmée.
NB : Ces conditions peuvent tout à fait concerner 2 journées de service, dès lors que chacune des 2 JS comporte un temps de travail programmé (une minute suffit) sur la journée du 29 septembre.
Comment ?
- Il n’est pas obligatoire de prévenir sa hiérarchie de son absence.
- Nous sommes en déconnexion pendant l’usage du droit de grève.
- Un mail, à son retour au travail, pour justifier l’absence, est conseillé.
SUD-Rail Captrain appelle l’ensemble des grévistes de l’entreprise à participer aux manifestations de rue locales interprofessionnelles qui se tiendront dans les principales villes du pays le 29 septembre, et à y rejoindre les cortèges de Solidaires. Contactez-nous si vous ne trouvez pas l’information de l’heure et lieu de rendez-vous de la manifestation de votre ville.