1. La direction défend ses intérêts
2. A nous de défendre nos intérêts !
SUD-Rail est de plus en plus sollicitée par toujours plus de salariéEs de l’entreprise, de toutes les régions. Partout, le même constat : les conditions de travail continuent de se dégrader, les effectifs sont insuffisants, les salaires ne sont toujours pas à la hauteur du travail fourni. Constater, faire remonter, alerter, c’est essentiel. Mais chacunE doit désormais prendre conscience qu’il faut s’organiser pour agir.
La direction défend ses intérêts
Oui, la direction est responsable des démissions qui n’en finissent plus.
Oui, la direction est responsable des salaires trop bas.
Oui, la direction est responsable du manque d’effectifs.
Oui, la direction impose toujours plus de tâches non prévues au contrat de travail ou dans la fiche de poste.
Oui, la direction est responsable du non-respect récurrent des règles RH.
Oui, la direction est responsable des modifications tardives permanentes des heures de travail et/ou des calendriers de travail.
Oui, l’employeur « grignote » systématiquement du temps de travail sur les programmations par rapport à la réalité du terrain.
Oui, la direction est responsable du fait que les roulements sont souvent inappliqués.
Oui, la direction est responsable du fait que les salariéEs ne bénéficient pas du nombre de repos périodiques annuels minimum obligatoires.
Oui, la direction est responsable du fait que des salariéEs ne bénéficient pas librement de leurs congés annuels.
Oui, la direction est responsable de la mauvaise qualité des outils de travail, notamment des engins moteurs.
Oui, la direction est responsable quand elle décide de faire circuler des trains sans garantie de sécurité pour des personnes (par exemple, présence de personnes migrantes sur ou dans la rame).
Oui, la direction est responsable d’un certain nombre d’incidents dus à la fatigue, d’arrêts maladie (en fait des accidents du travail), de dépressions et autres burn-out.
Oui, la direction est responsable du non-respect d’accords d’entreprise, par exemple sur le CET, les primes « au mérite » ou les primes de parrainage.
Oui, la direction interprète toujours, et parfois faussement, les textes conventionnels et légaux dans son propre intérêt.
Oui, la direction est responsable des « erreurs » récurrentes sur les bulletins de paie, presque toujours dans le sens de son intérêt.
Oui, la direction est responsable quand elle « oublie » systématiquement de verser les primes de démarrage ou de renouvellement de contrat « client ».
Oui, la direction est responsable des réponses hors délais ou non-réponses aux demandes de régularisation ou d’accès au dossier professionnel.
Oui, la direction est responsable d’entraves régulières au fonctionnement des instances de représentation du personnel, toujours contre la délégation SUD-Rail, la seule qui défend vraiment les intérêts des salariéEs.
Oui, la direction est responsable de la détérioration de nos vies personnelles.
Oui, la direction est responsable du fonctionnement par notes de frais qui porte atteinte à nos budgets personnels.
Oui, la direction est responsable du non-respect récurrent du droit à la déconnexion.
Oui, la direction croit que notre vie entière doit être consacrée à l’entreprise.
Oui, la direction est trop peu reconnaissante des efforts supplémentaires fournis par les salariéEs dans l’intérêt de l’entreprise, au détriment de leurs vies personnelles.
Oui, la direction donne le sentiment que nous ne sommes que des numéros de matricule qui ne servent qu’à faire rentrer de l’argent.
Oui, la direction fait systématiquement porter la responsabilité sur les salariéEs de ce qui pourtant relève de sa propre responsabilité.
Etc., etc., etc.
Il n’y a dans toutes ces injustices et abus rien d’étonnant !
Nous vivons dans un système économique et social capitaliste, ce qui signifie que notre société est fondée sur la propriété privée lucrative des moyens de production en vue d’accumuler des richesses par l’exploitation de la force de travail d’autrui. Ici, des actionnaires détiennent les parts sociales de l’entreprise et confient la gestion à une direction, en vue d’en tirer des dividendes sur le bénéfice net réalisé par l’exploitation de la force de travail des salariéEs.
La direction n’est même pas élue par ses salariéEs, mais nommée par les actionnaires qui déterminent la stratégie de l’entreprise pour dégager une rentabilité sur le court ou moyen terme.
Un tel système donne légalement tout pouvoir de domination à l'employeur sur ses salariéEs pour atteindre cet objectif.
Dans un tel système autocratique et capitaliste, il est parfaitement normal que les actionnaires et la direction cherchent à augmenter leurs profits en augmentant l’exploitation de la force de travail des salariéEs. Pour ce faire, tous les moyens et opportunités (y compris injustes et abusifs) sont bons à prendre pour la direction, si aucun rapport de force suffisant des salariéEs ne s’y oppose.
Contraindre les salariéEs à faire plus, augmenter la charge de travail, le temps de travail, donc la production, synonyme de « gains », avec moins de moyens, moins de personnel, synonymes de « coûts », donc faire des économies, y compris au mépris des règles, est un calcul qui génère nécessairement des marges de profits.
Ce faisant, la direction ne fait rien d’autre que défendre ses intérêts et ceux des actionnaires, dans un système qui est complètement façonné pour cela.
Dès lors, une fois posé le constat de toutes ces injustices et abus dont sont responsables la direction, le patronat, et la classe capitaliste de manière générale, plutôt que de s’indigner, la seule question qui tienne est la suivante :
QUE FAIT-ON ?
A nous de défendre nos intérêts !
Nous devons avant tout prendre conscience et assumer que nos intérêts de salariéEs subordonnéEs sont diamétralement opposés à ceux de la direction et des actionnaires. Ils défendent leurs intérêts, à nous de défendre les nôtres !
Nos intérêts se trouvent dans le renversement des rapports de production, dans la défense d’un autre système où la démocratie en entreprise donne tout pouvoir aux salariéEs, où il n’y a pas d’employeur qui exploite la force de travail d'autrui mais seulement des salariéEs co-propriétaires d’usage des moyens de production de l’entreprise et qui décident eux-mêmes des orientations, où les bénéfices nets ne sont pas accaparés par des actionnaires mais réinvestis en intégralité dans les salaires et les moyens de production. Cela suppose de récupérer la partie des profits réalisés grâce à notre seule force de travail et qui pourtant nous échappent, et de mieux répartir la charge de travail. En somme, notre intérêt est de travailler moins pour gagner plus, de mettre l’entreprise au service de l’humain.
Cette longue lutte historique ne se mène pas qu’au niveau interprofessionnel. Elle se mène quotidiennement dans chaque entreprise, y compris la nôtre, par des actions concrètes de toutes sortes, aussi bien petites que grandes, aussi bien immédiates que longues, pour chaque litige, injustice ou abus vécu. Elle suppose avant tout de prendre nos affaires en main, de ne pas compter sur les actionnaires, la direction... ni sur la « réunionite ».
Être informé, se former, connaître ses droits et les faire valoir à chaque occasion, se rassembler, se coordonner, être solidaires, être nombreux, pour agir touTEs et de manière efficace. C’est ainsi, partout et de tout temps, qu’ont été conquis les droits des salariéEs et que se sont améliorés les salaires, les conditions de vie et de travail.
Nous appelons touTEs les salariéEs de l’entreprise qui partagent nos valeurs, et qui ne l’ont pas encore fait, à rejoindre SUD-Rail, pour s’organiser ensemble et défendre nos intérêts individuels et collectifs !
Il n’y a que la masse des salariéEs syndiquéEs, donc organiséEs, qui pourront, par le nombre, la détermination et l’action collective, imposer l’amélioration des salaires et des conditions de travail !