Le premier tour des élections professionnelles de mise en place du CSE chez VFLI a lieu actuellement du 4 au 6 décembre. Le 4 décembre était aussi le jour de la dernière réunion des NAO 2020. Pour cette réunion, 3 organisations syndicales (OS) – SUD-Rail, CGT, UNSA – avaient transmis à la direction de VFLI leurs propres cahiers de revendications. Parmi les revendications communes aux 3 OS, il y avait une augmentation générale de 2% et une prime dite « Macron » (500€ pour la CGT et l'UNSA ; 600€ pour SUD-Rail).
La direction a rejeté la quasi totalité des revendications portées par SUD-Rail et la CGT, mais sur ces deux revendications communes, elle a proposé une augmentation générale de 1,5% pour touTEs les salariéEs des groupes 1 à 5 ayant une ancienneté minimale de 3 mois et une prime dite « Macron » de 250€ par salariéE éligible. L'UNSA est la seule OS à avoir signé l'accord, mais n'étant pas représentative, la validation de l'accord n'a pas abouti ; ce qui a donné lieu à un accord unilatéral de la direction qui, outre quelques mesures, a décidé une augmentation générale de seulement 1,1% pour touTEs les salariéEs des groupes 1 à 5 et aucune prime dite « Macron ».
Dans la foulée, en pleines élections professionnelles, l'UNSA a produit un communiqué désignant SUD-Rail et la CGT comme responsables du fait que « des collaborateurs ne pourront pas profiter de cette prime pour boucler des fins de mois difficiles » et appelant à voter UNSA auxdites élections « pour que cela ne se reproduise plus ». Ce communiqué a été relayé le 5 décembre par quelque salarié via les mails professionnels, les votes du 1er tour aux élections n'étant pas clos.
Pourquoi il ne fallait pas signer cet accord NAO
En rejetant l'accord, on pourrait penser trop vite que SUD-Rail et la CGT ne défendent pas les intérêts des salariéEs, que 1,5% d'augmentation générale et 250€ de prime, ce n'est pas rien. Nous proposons de voir plus loin. Signer un tel accord avec la direction, c'est s'empêcher de le remettre en cause, c'est se condamner à se contenter de miettes et s'empêcher d'obtenir plus. En ne signant pas cet accord, nous restons libres de construire touTEs ensemble un moyen de pression plus efficace pour obtenir davantage par la mobilisation. En signant cet accord, nous obtenions seulement 1,5% d'augmentation générale et une prime de 250€ ; en ne signant pas cet accord, nous nous donnons la possibilité d'obtenir 2% d'augmentation générale, 600€ de prime et bien d'autres avancées. Ce faisant, nous cherchons à mieux défendre les intérêts des salariéEs.
La stratégie de la direction
Nous faisons face à une manœuvre. Aucune pression n'a été faite par quiconque auprès de la direction pour qu'elle propose dans un premier temps une augmentation générale de 1,5% et une prime de 250€. C'est qu'elle a largement les moyens de proposer de telles mesures. Pourquoi n'a-t-elle pas maintenu cette augmentation de 1,5% et la prime dans son accord unilatéral ? Pourquoi les a-t-elle réduites à 1,1% pour l'une et à 0 pour l'autre ? C'est que cela lui permet de servir ses intérêts : booster l'UNSA, qui lui est la plus docile, en pleines élections professionnelles, en faisant croire aux salariéEs qu'ils et elles ont perdu la possibilité de gagner plus, à cause des autres OS (SUD-Rail et CGT) qui donnent plus de fil à retordre à la direction et qui sont potentiellement en mesure de la faire plier par la mobilisation des salariéEs. Avec une majorité d'éluEs UNSA au CSE, ou en tout cas moins d'éluEs SUD-Rail, la direction serait (plus) tranquille pour les 4 années à venir. La direction est prête à nous faire payer cher notre refus de se soumettre à ses maigres propositions et notre détermination à servir réellement les intérêts des salariéEs. Ce genre de manœuvres est malheureusement classique dans le secteur privé...
Organisons-nous !
Face à cette situation, nous ne pouvons que réaffirmer le besoin impératif de nous organiser, nous salariéEs, en rejoignant massivement SUD-Rail VFLI afin d'être en mesure de peser dans le rapport de force et d'imposer nos revendications à la direction. En s'organisant collectivement, nous nous donnerons les moyens de décider nous-mêmes de notre stratégie pour faire aboutir toutes nos revendications d'amélioration de nos salaires et de nos conditions de travail. Seul un nombre massif de salariéEs organiséEs et impliquéEs fera plier la direction !